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Ze Records Of A Lifetime
27 février 2020

Aux abords du studio, les Scarabés rodent....

Ça y est... Le jour de gloire est enfin arrivé (Marseillaise, au garde à vous et tout le tremblement).

Il était temps de se lancer enfin dans l'aventure d'un blog dédié à ma passion viscérale pour la musique et tout ce qui en découle.

Quand est venu le moment, après moult hésitations, de sélectionner quel serait le disque qui fera l'objet de cette première chronique, je me suis longtemps trituré le peu de neurones encore disponibles pour trouver l'idée géniale qui mettrait tout de suite ce blog sous le feu d'une actualité brûlante (je ne parle pas de fièvre sinon ça va psychoter à mort...) et lui vaudrait une édition spéciale sur les chaines infos et nationales. Mais ni atteint par une bonne vieille grippe, angine ou coronavirus tristement à la mode, je n'ai pas sombré dans ce genre de délires.

Lorsqu'on souhaite se lancer dans cet exercice à la fois d'un égocentrisme sans nom cumulé à une forte propension à déblatérer sans fin sur des goûts personnels que certains pourraient trouver douteux, voire d'une abyssale vacuité (qu'ils aillent se faire voir, par ailleurs...), il faut savoir également faire preuve de discernement et ne pas sombrer dans une forme d'élitisme malvenu qui pourrait vous fermer bien des portes ou vous forcer à ne pas montrer un fol enthousiasme à cliquer avec frénésie sur le bouton de votre souris afin de lire avec une impatience décuplée ma prose emphatique.

(NB : vous allez vite vous apercevoir que j'apprécie les phrases longues...)

Bref, même si le thème de cette page n'est pas d'une originalité à bouleverser la morosité ambiante qui règne autour de nous, j'ai toujours estimé que la musique constituait un excellent palliatif à nos soucis du quotidien. S'évader par le biais de notes de musique, c'est quelque part s'embarquer dans des contrées au départ inconnues que l'on explore petit à petit avant de s'y familiariser poussant le vice jusqu'à les faire siennes. Un album quel qu’il soit devient un ami cher et très présent qui nous accompagne parfois tout au long de notre vie.

D'où le titre de ce blog (vous noterez comment je vous vends le truc en mauvais bonimenteur que je suis...).

Compte-tenu d'une existence toute entière consacrée à ne penser qu'à ma gueule et à me disperser dans diverses activités au prix d'un équilibre constamment précaire qui ferait passer un jongleur professionnel pour un débutant atteint de la maladie de Parkinson, je ne vous garantis pas des publications à date fixe. Ce sera selon mon degré d'humeur, d'inspiration ou de sommeil.

Pourtant, des titres, des artistes, ou des chansons, j'en ai à la pelle (du 18 juin... 2/20 pour la blague). Mais l'écriture ne se commande pas. En ce qui me concerne, elle correspond le plus souvent à un instant T ; elle répond à un désir irrépressible de me foutre le nez face à un écran ou de faire frétiller mes doigts agiles sur les touches d’un clavier pour y rédiger ces quelques mots d'introduction au prix de vous refiler un mal de crâne carabiné qui vous empêchera d'aller finalement au bout de ce texte.

Donc, je ne vais pas chercher à vous présenter davantage l'objet de cette page ; il est clair comme de l'eau de roche.

(NB 2 : j'ai souvent apprécié cette faculté typiquement française à nous pondre des expressions toutes faites et passe-partout qui veulent à la fois tout et rien dire.... Et je reconnais avoir une fâcheuse tendance à en abuser par esprit moqueur et de contradiction... Passons...)

Et il ne m'a fallu au final que peu de questionnements intérieurs ou remises en cause superfétatoires pour dénicher la galette qui aura l'insigne honneur d'être au cœur de cette première chronique dans laquelle j'ai déjà accompli l'exploit estimable (certes...) de déblatérer dans le vide alors que le thème de celle-ci vous était déjà connu grâce à la présence d'une photographie qui révèle plus que tout discours de quoi nous allons précisément causer.

(Applaudissements polis mais compassés...)

Même si l'auteur de ces lignes qui s’abrite honteusement derrière un pseudo de seconde zone a voulu se montrer facétieux en joignant une image qui ne correspond pas à celle qui a encore aujourd'hui dans l'esprit de nombre de mes contemporains valeur d'icone (tant de fois plagiée, copiée, parodiée, détournée et tout autre synonyme applicable...), il ne faut pas être grand mage pour deviner de quoi il sera donc question.

Je n'allais sûrement pas prendre le risque de vous dégoter l'improbable album pop d'un groupe estonien obscur au titre incompréhensible tel que Vlüt Te Krug Allach Tawak. Je suis clairement pour la notion de partage, le fait de permettre au plus grand monde d'accéder à des univers musicaux méconnus et de largement les diffuser auprès des leurs (13h49 à cet instant précis...ok c'est lourd...).

Mais faut pas pousser non plus le bouchon trop loin dans l'élitisme déplacé.

Je voulais bien sûr vous entretenir d'Abbey Road des Beatles (Nooooooooon ???? Siiiiiiiiiiii !!!!!).

J'avoue volontiers que, niveau originalité, on repassera. Mais, en même temps, quel album, en dehors des douze autres et quelque publiés par la bande des quatre de Liverpool en seulement sept ans et des poussières d'une carrière qui résume à elle seule les sixties, (Sans dec, j'ai pu récemment deviser avec des gens que ne savaient même pas que ça avait existé... les pauvres....), celui-ci, en dehors de sa pochette aussi célèbre que son contenu (et qui donna lieu aux interprétations les plus abracadabrantes sur une mort présumée de Macca…), est particulièrement emblématique de l'apport crucial de ce quatuor dont je vous prédis que les chansons feront l'objet dans cent ans de concerts où se côtoieront les ritournelles surfaites et surannées des Beethoven, Mozart, Brahms ou consorts (ici, je viens peut-être de perdre le peu d'amateurs de classique marquant un minimum d'intérêt pour les sons modernes et urbains, outrés de leur imposer ce quarteron de musiciens dans un programme fantasmé d'un autre siècle).

Quoi qu'on en dise, qu'on aime ou pas (et je peux à la limite le comprendre, même si cette simple pensée émise par des pourfendeurs dénués d'une quelconque sensibilité artistique me donne de furieuses envies de leur claquer la gueule), Paul, John, George et Ringo resteront les plus grands pourvoyeurs de hits inoubliables ou d'albums éternels de l'histoire de l'humanité.

 Vous trouvez que j'en fais trop ? Que je végète dans ma position de fan de base auquel il manque désormais tout esprit critique, ce qui promet sur un site censé nous proposer une autre approche de ces albums que l'on classe trop aisément dans la catégorie des intouchables ?

Mais je suis néanmoins le premier à reconnaître que la perfection n'est pas de ce monde. Il y en a qui vous asséneront que la Joconde est le plus beau tableau au monde ; de mon côté j'estime qu'il est moche et sans intérêt, mais tout est question de subjectivité. Ce n'est pas pour autant qu'il faut me jeter au bûcher, me vouer aux gémonies ou m'expédier fissa en Chine pour me faire tester le virus local parce que j'ai osé émettre un avis négatif sur une œuvre universellement connue.

Abbey Road demeure probablement mon album préféré de tous les temps, ZE record of a lifetime (jingle publicitaire ta ta na na. Ouah, je suis champion pour le placement de marque discret...). Il déborde de classiques qui en font à eux-seuls une compilation parfaite des inégalables capacités mélodiques du groupe (Assistant ! Brosse à reluire, please...).

Toutefois, je vais maintenant m'amuser brièvement à un petit travail de déconstruction qui en échaudera plus d'un, mais l'objectivité n'étant pas mon fort en la matière, je vous confesse que je m'apprête à faire saigner mes yeux et mes doigts en martelant avec rage mon malheureux clavier qui n'avait pas demandé à être soumis à un tel traitement.

En se montrant mesuré afin d'éviter à ce que les murs et plafonds environnants ne s'effondrent sous les effets de coups de butoir de fans furieux, force est de reconnaître qu'Abbey Road n'est pas, sur le principe, au niveau de l'inventivité, au niveau de l'écriture proprement dite, le meilleur album des Beatles (vlan, voilà c'est dit...)

On m'objectera que je viens d'affirmer le contraire dix lignes (environ) plus haut, mais je souligne à mes contradicteurs éventuels que j'ai surtout insister sur le fait qu'Abbey Road est avant tout mon album favori des Beatles (et je ne suis pas le seul, point s'en faut) ce qui n'exclut en rien l'idée qu'il a ses qualités (immenses) et ses défauts (mineurs mais réels).

Si l’on prend la peine de s'arrêter au préalable sur les titres qui le composent, la plupart sont des modèles du genre, des trucs tellement repris, revisités, réarrangés à toutes les sauces possibles et inimaginables que parfois on en oublie qu'ils ont été enregistrés à la même période, ce qui donne aussi le vertige en songeant que tant de merveilles ont pu surgir du cerveau de ces artisans d'une créativité qui confine au génie (Je redeviens laudateur…Au piquet, mauvais sujet !)

Qui oserait encore nier de nos jours que Something ou Here Comes The Sun d'Harrison, Come Together ou le triptyque You Never Give Me Your Money/Carry That Weight/The End ne sont pas de purs chefs d'œuvre qui n’auraient pas pu être composés par personne d'autre qu'eux tant ils portent leur signature ou que les mélodies sont facilement identifiables dès le premier accord ? Quant à I Want You (She's So Heavy), c'est le sommet de ce disque en dépit de paroles simplistes, d'une rythmique répétitive ou d'une mélodie réduite au minimum que même un gamin de six ans jouerait sans difficultés sur un orgue Bontempi (encore fallait-il y penser, et c'est du pur Lennon !). Mais l'ambiance qui s'en dégage, à la limite du heavy metal - toutes proportions gardées - est d'une intensité rare dans un album des Beatles et fermerait leur clapet à ceux qui osent encore affirmer que leur musique était avant tout destinée à un public de midinettes en chaleur. Que nenni et voilà le genre de morceau - et cf aussi Helter Skelter sur le double Blanc - qui apporte un cinglant démenti à une assertion dénuée de tout fondement autre qu'une lecture superficielle d'une œuvre beaucoup plus complexe que vous ne le pensez.

C'est d'ailleurs en partie là que réside le principal souci d'Abbey Road, en ce sens qu'il contient également des chansons beaucoup moins intéressantes comme Maxwell's Silver Hammer et ses" bang bang bang " entêtants ou même des parties du medley de la face B qui, sorties de ce contexte, paraîtront bien faiblardes en comparaison d'Eleanor Rigby, A Day In The Life, Strawberry Fields Forever ou autres I'm The Walrus. Quant à Octopus Garden, l'une des deux compositions de Starr pour le groupe, elle est un simple succédané de Yellow Submarine sur le mode rigolo et aquatique mais qui ne vole pas très haut (normal pour une chanson ayant trait à la mer vous me direz... Lol).

Alors, malgré ces (menues) réticences mais tout en soulignant que jamais le groupe n'a aussi bien joué sur un disque, y compris Ringo dont le jeu de batterie était à son apogée à cette époque, qu'est-ce qui fait qu'Abbey Road reste un disque proprement fabuleux ?

En fait, il faut se replonger dans le contexte de son enregistrement, de ce groupe en coma dépassé mais qui trouve l'énergie de se remettre ensemble à la suite des calamiteuses sessions étalées sur les mois de janvier et février 1969 qui donneront naissance au semi-raté Let It Be. Il faut imaginer ces gars en bout de course, qui se supportent difficilement, qui se jettent leur ressentiment à la gueule depuis des plombes, relever les manches et faire le job comme on dit. Bien sûr, on sait maintenant que sur la majorité des morceaux, les quatre ne jouent pas toujours ensemble ou de manière éparpillée. Lennon a par exemple été longtemps absent en raison d'un léger accident de voiture avec sa Yoko chérie, peut-être aussi un moyen de se mettre un peu plus en retrait de ses compagnons de voyage avec lesquels il prenait de plus en plus ses distances.

Et c'est là que réside certainement le secret de cet album, cette alchimie retrouvée à l'amorce d'une séparation inévitable, une cohésion qui perle à chaque instant, à chaque seconde. Pour reprendre encore une expression galvaudée dont je suis friand, c'est un magnifique baroud d'honneur. Il en fallait des "cojones" pour tenter de faire survivre une histoire qui en était arrivée à sa conclusion, telle ces passions amoureuses qui n'en finissent jamais mais dont la prolongation lasse les principaux concernés et leur entourage à la longue. Il était temps pour eux de tout arrêter avant de commettre la galette de trop, le truc indigne de leur talent.

Il est parfois préférable dans le rock soit de se retirer, soit de crever. Et je n'avance pas cela par cynisme mais c'est ce que m'a enseigné l'écoute de ces milliers de chansons qui bercent mon existence à compter du jour où j'ai entendu Yesterday pour la première fois de ma vie. Ainsi, les Beatles ne nous ont légué que des trésors, un héritage précieux qui a su perdurer à travers le temps. N'est-ce pas ce que l'on demande à toute œuvre d'art, de survivre à ses créateurs et de nous l'approprier ?

Les Beatles ont su construire un véritable temple à la gloire du rock et de ses différentes déclinaisons. Abbey Road était l'ultime pierre à cet édifice. J'exclue sciemment Let It Be, car conçu avant, même s'il fera probablement l'objet d'un article ultérieur, d'autant plus que mon attachement à ce dernier est dû au fait qu'il s'agit du premier vinyle 33T que j'eus la chance d'acheter, ou plutôt de me faire acheter parce à huit balais au compteur, on n'avait pas vraiment les moyens de s'offrir un disque sans courir après ses parents pour qu'ils consentent à ouvrir leur portefeuille.

Anyway, (par ailleurs superbe chanson de Macca extrait de l'exceptionnel Chaos ans Creation In The Backyard en 2005), je suis parvenu à la fin de cette chronique inaugurale.

J'espère que vous avez pris autant de plaisir à la lire que j'ai pu en prendre à l'écrire. Vous pouvez me poster vos commentaires, encouragement ou insultes auxquels je répondrais volontiers. Et vous excuserez les fautes de frappe ou toute autre facilité stylistique inhérente à tout bon débutant qui se respecte.

Je ne vous révèle pas pour le moment le nom du prochain album. Plusieurs titres me viennent en tête, mais je n'ai pas fait de choix définitif à ce jour.

Sur ce, je vous laisse sur cette version alternative de I Want You (lien ci-dessous) de qui déjà ?, un poil différente de l'originale mais qui contient un solo d'orgue hallucinant de Billy Preston qui vaut vraiment le coup d'oreille (humour...).

Let's Rock you all et C U soon :)

Alex Miles

PS: Vous aurez noté le jeu de mots dans le titre. Je vous autorise à le noter car, je vous préviens, chacune de mes chroniques débutera ainsi. Préparez à de franches parties de rigolades.

https://youtu.be/BvT4BUFauqc

 

 

 

 

 

 

 

 

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